¡BLACKOLERO!

Frank Black, Black Francis, Pixies, Breeders

10 février 2006

Le sens des songs : I-M

I Bleed : de l'aveu même de Black Francis, les deux premiers couplets ne sont qu’un exercice de style dépourvu de sens. Le troisième évoque un site archéologique en Arizona.

I Burn Today évoque les prédictions faites à Frank Black par une cartomancienne. Certains croient y déceler des allusions à diverses drogues. Moi non.

I Don’t Want to Hurt You (Every Single Time) : une love song au sens évident, pour une fois. «Tout le monde, je l’espère, pourra s’y reconnaître.» (Frank Black)

I Gotta Move : hommage à Peter Ivers et Jack Nance, respectivement auteur de la BO et interprète d'Eraserhead, film glauque et branché de David Lynch. Tous deux connurent une fin tragique et prématurée. Ivers, notamment, fut sauvagement assassiné chez lui en 1983, dans des circonstances qui n’ont jamais été éclaircies.

I Heard Ramona Sing : hommage aux Ramones, célèbre gang punk-rock des années 70-90.

I’ll Be Blue : dans cette chanson, Frank Black reconnaît qu'il n'est pas toujours aimable et souriant avec ses fans ; il s'en excuse mais ajoute qu'il ne changera pas. (NB : il a tout de même beaucoup changé, et en mieux, depuis la réunion des Pixies et la naissance de son premier enfant...)

I Need Peace : tout est dans le titre, et le titre est fort clair.

I Switched You : un homme récemment quitté par sa compagne se venge en l'envoyant promener lorsqu'elle revient à lui, pleine de regrets.

I've Seen Your Picture évoque la chaîne de magasins Wal-Mart et plus particulièrement son logo, omniprésent aux Etats-Unis.

I Want Rock & Roll rend hommage… eh non, pas au rock’n’roll mais au blues, au reggae, au twist, à la country music et à quelques-uns de leurs héros aujourd’hui oubliés.

If Your Poison Gets You évoque assez clairement le calvaire d'une femme victime du cancer (ou d'une maladie génétique ?) et l'angoisse de ses proches.

In the Time of My Ruin : Frank Black y évoque sa rencontre avec Violet, sa deuxième épouse, synonyme de renaissance après une pénible - mais nécessaire - traversée du désert.

Into the White évoque les trous noirs.

Isla de Encanta : Porto Rico.

Jaina Blues : claire référence au jainisme, religion dérivée de l’hindouisme.

Jane the Queen of Love : peut-être une autre évocation du jainisme. Ou une ode à celle qui était alors Mme Black. Ou les deux.

Jesus Was Right : le titre reste un mystère, mais la chanson évoque clairement la solitude d’une certaine jeunesse livrée à elle-même.

Jet Black River évoque l’appel de la route.

Johnny Barleycorn : célèbre figure du folklore anglo-saxon, Johnny Barleycorn est l'incarnation humaine du grain d'orge, utilisé dans la fabrication de la bière et du whisky. La chanson évoque les diverses «tortures» qu'il subit, correspondant aux différentes étapes de la transformation de l'orge.

Kicked in the Taco : comme Big Red, mais de façon plus hermétique, cette chanson traite de la terraformation de Mars, un thème cher à Frank Black. Le titre est tiré des dialogues d’un film obscur, Reuben and Ed.

La La Love You : une chanson qui «parle de tout sauf d’amour» (Black Francis).

The Last Stand of Shazeb Andleeb : hommage à un jeune Pakistanais victime, le 18 mai 1995, d’une agression fatale à la Narbonne High School de Harbor City (Californie), établissement que fréquenta le jeune Charles Thompson au début des années 80.

Letter to Memphis : «une chanson d’amour» (Black Francis). A noter que la Memphis dont il est ici question est la capitale de l’ancienne Egypte, pas la célèbre ville du Tennessee.

Llano del Rio : fondée vers 1913 dans l’Antelope Valley (Californie du Sud), la Colonie coopérative de Llano del Rio testa concrètement les principes socialistes pendant une vingtaine d’années avant de se dissoudre vers 1937. Ses ruines sont toujours visibles aujourd’hui.

Lone Child : «Une chanson sur une femme que je connais» (Frank Black).

Los Angeles rend hommage, non pas à la mégapole californienne, mais à ses restitutions cinématographiques (dans Blade Runner entre autres) et à ses humbles homonymes du monde entier (de Patagonie du Sud notamment). Au-delà, on ne peut que se perdre en conjectures...

Make Believe : «Une chanson que j’ai écrite pour David Lovering, une chanson d’amour dédiée à Debbie Gibson» (Black Francis). Deborah Gibson, blondinette née en 1970, n’avait que seize ans quand elle s’est imposée sur la scène pop avec un single (Foolish Beat) écrit, produit et interprété par elle-même.

The Man Who Was Too Loud : hommage au songwriter, chanteur et guitariste Jonathan Richman.

Manitoba : relecture poétique, voire mystique, de la tragique mésaventure vécue par une habitante de cette province canadienne. Une nuit d’hiver glaciale, intriguée par des lumières rouges dans le lointain, cette femme s’aventura hors de chez elle et s’égara dans une profonde forêt. Secourue trois jours plus tard, elle échappa à la mort mais perdit à jamais l’usage de la parole et fut finalement confiée pour le restant de ses jours à une institution.

Manta Ray & Dancing the Manta Ray : deux chansons inspirées par une observation d’ovni faite par la mère de Frank Black dans le Nebraska, pendant l’été 1965.

The Marsist : Richard Hoagland, auteur du best-seller Monuments of Mars (1987), consacré notamment au fameux «visage de Mars».

Massif Centrale (sic) raconte un exil (bref ou rêvé) dans cette belle et rude contrée française. «Peut-être qu’il y a un rayon d’espoir dans Massif Centrale, mais même avec ce rayon (…) le centre de la France peut être vraiment froid et isolé.» (Frank Black)

Men in Black : les mystérieux individus (G-Men ou aliens) chargés, d’après le folklore ufologique américain, de réduire les observateurs d’ovnis au silence.

Modern Age est un hymne décalé aux voyages dans le temps.

Monkey Gone to Heaven évoque la pollution des mers et le fameux trou dans la couche d’ozone sous un angle mystique et symbolique. A noter que le titre et le refrain n’ont strictement aucun rapport avec le reste.

Motorway to Roswell évoque bien sûr le célèbre crash de «soucoupe volante» dans le désert du Nouveau-Mexique, en juillet 1947.

Mr. Grieves : «C’est sur la fin du monde, je suppose. Mr. Grieves, c’est le personnage de la mort dans la mythologie. (…) Il y a cette théorie qui dit que, s’ils ne sont pas plus intelligents que nous, les animaux sont très conscients de ce qui se passe et que si nous pouvions communiquer avec eux ils pourraient nous révéler [le] futur.» (Black Francis)

My Favorite Kiss : «Une bonne road song, en fait. Du genre : dans une minute je serai parti, chérie, et nous ne nous reverrons plus, alors à plus tard… N’est-ce pas romantique ?» (Frank Black)

My Life Is in Storage : «C’est une chanson sur mon déménagement de Los Angeles à Portland, sur le dépôt de mes affaires dans un garde-meuble, sur mon changement de vie.» (Frank Black)

My Terrible Ways évoque l'histoire tragique d'un détenu du Mississippi qui, pendant le passage de l'ouragan Katrina en 2005, aurait sauvé trois vies tout en perdant sa famille entière dans le désastre.

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